Vols européens perturbés après l'attaque d'Israël contre l’Iran

La fermeture de l’espace aérien de plusieurs pays entraîne d’importantes perturbations pour les passagers aériens européens. « Les Européens voyageant vers le Moyen-Orient, l’Inde et l’Asie du Sud-Est seront particulièrement touchés », déclare Tom van Bokhoven de Vol-Retardé.fr.

L’attaque d’Israël affecte toute la région

Aux premières heures du vendredi 13 juin, Israël a lancé une frappe contre l’Iran. Les autorités israéliennes rapportent avoir intercepté plus d’une centaine de drones envoyés par l’Iran et s’attendent à de nouvelles représailles.

En conséquence, l’espace aérien de plusieurs pays de la région a été fermé — notamment ceux d’Israël et de l’Iran eux-mêmes, ainsi que ceux de la Jordanie, de l’Irak et de la Syrie.

Détournements et annulations de vols immédiats

Les compagnies aériennes ont réagi rapidement à la menace régionale croissante. Des vols déjà en cours ont été détournés, certains faisant même demi-tour vers leur aéroport d’origine.

Certains détournements ont été plus importants que d’autres. Air India a indiqué que plusieurs de ses vols en provenance des États-Unis et du Canada ont été déroutés vers des aéroports européens, notamment Francfort et Vienne. Les passagers de ces vols font désormais face à d’importants retards et attendent de nouvelles informations de la compagnie.

Au moment de l’attaque, plusieurs avions commerciaux survolaient l’Iran, parmi lesquels des appareils opérés par Lufthansa, Emirates et Air India.

Quelles sont les répercussions pour les vols à venir ?

Les voyageurs européens seront les plus impactés sur les trajets entre l’Europe, le Moyen-Orient, le sous-continent indien et l’Asie du Sud-Est (notamment la Thaïlande, le Vietnam et les Philippines). Cela concerne également les vols avec escales fréquentes en Arabie Saoudite et aux Émirats Arabes Unis. Ces itinéraires passent généralement par la région concernée — en particulier le couloir aérien irakien, l’un des plus fréquentés au monde, avec plus de 700 survols quotidiens.

« Pour ces vols, les passagers doivent s’attendre à des retards plus fréquents, voire à des annulations », explique Tom van Bokhoven de Vol-Retardé.fr. « Cela s’explique par la nécessité de rediriger le trafic aérien via des corridors alternatifs, notamment un itinéraire plus au sud passant par l’Égypte et l’Arabie Saoudite, ou une route plus au nord via la Turquie, l’Azerbaïdjan et le Turkménistan. »

Les vols directs entre l’Europe et des destinations telles que la Chine, la Corée ou le Japon ne devraient pas être affectés, ces trajets évitant la zone de conflit.

Pour l’instant, tous les vols à destination d’Israël, d’Iran, de Jordanie, d’Irak et de Syrie sont suspendus. Les compagnies israéliennes ont même déplacé leurs avions hors du pays, anticipant d’éventuelles représailles iraniennes. Plusieurs vols en provenance d’Israël ont été détournés vers Chypre.

Combien de temps dureront les perturbations ?

La durée de ces perturbations dépend fortement de l'évolution du conflit entre Israël et l'Iran. Une situation similaire s'est produite en août 2024, lorsque les tensions accrues ont conduit Lufthansa à suspendre les vols vers la région pendant plusieurs semaines. Cette fois-ci, les suspensions pourraient durer aussi longtemps - voire plus - selon le développement de la situation actuelle.

Les passagers ont-ils droit à une indemnisation pour ces perturbations ?

Les problèmes rencontrés aujourd’hui (13.06.2025), qu’il s’agisse d’annulations, de retards ou de détournements liés au conflit entre Israël et l’Iran, ne sont probablement pas éligibles à une indemnisation. Un tel événement soudain est considéré comme une circonstance extraordinaire, ce qui exclut le droit à une compensation selon la réglementation européenne.

En revanche, les compagnies aériennes sont censées adapter leur organisation pour les jours suivants et ajuster les horaires de départ et d’arrivée en conséquence. Ainsi, selon la réglementation européenne, les passagers de vols retardés, annulés ou détournés dans les prochains jours pourraient être éligibles à une indemnisation allant jusqu’à 600 € par personne. Cela s’applique à tous les vols opérés par des compagnies européennes, ainsi qu’à tous les vols au départ de l’Union européenne, quelle que soit la nationalité de la compagnie.